L'artiste en quelques mots :

Loïc TREHIN

La campagne morbihannaise, en centre Bretagne, au cœur de la nature, la quiétude de son village natal, La Chapelle Neuve, où il a vu le jour le 15 avril 1954 auront sans nul doute marqué le parcours artistique de Loïc Tréhin.

En 1977, il obtient le Diplôme National d’Arts Plastiques à l’école des Beaux Arts de Lorient.

Mais dès 1975, Loïc Tréhin va illustrer un grand nombre de couvertures de disques et CD (environ 200) dont ceux d’artistes bretons comme Alan Stivell ou Glenmor.

Aux côtés de son travail personnel, Loïc Tréhin a toujours été animé de cette envie de transmettre ses savoirs lors de stages ou de cours (dessin, aquarelle, gravure, peinture, pastel).

De 2003 à 2011, il a dirigé l’Ecole d’Arts Plastiques d’inzinzac-Lochrist où il a enseigné le dessin et la peinture.
Puis c’est dans son atelier, au Bas Pont-Scorff en Cléguer, où il réside, qu’il organise des stages et accueille des petits groupes d’élèves tout au long de l’année.

Les collaborations avec les collectivités depuis plusieurs années sont nombreuses pour la création d’expositions, de panneaux pour des circuits touristiques, « nature », la mise en valeur du patrimoine, la muséographie, dans les départements du Morbihan, du Finistère ou le Grand Ouest(Conseil Départemental du Morbihan, Lorient Agglomération, Ploemeur, Quistinic, Gestel, Crach, Quimperlé ou encore l’ancien Syndicat du Bassin du Scorff ou le Grand site dunaire Gâvres Quiberon, réserve naturelle de Moëze d’Oléron).

Ses talents d’illustrateurs sont également plébiscités par des écrivains, des conteurs et des éditeurs ( Editions du Scorff, Actes Sud, Coop Breizh, Locus Solus, Yoran Embanner) pour des livres jeunesse, contes et légendes (Tristan Pichard, Lucien Gourong, Pierre Livory,  Jeff Falmor, Mone Hellec-Le Beller…).

Il a réalisé cinq séries de 50 planches (aquarelles), inspirées par la nature et la mer qui ont donné lieu à de magnifiques expositions et ouvrages (en lien avec des scientifiques et des botanistes*)

Plantes des dunes bretonnes
* Viviane Carlier
Editions Yoran Embanner

Plantes des côtes rocheuses de Bretagne
* Viviane Carlier
Editions Yoran Embanner

Tomber dans les pommes
*Hervé Guirriec et Jean-Pierre Roullaud Editions Locus Solus

Coup de bambou
* Rémi Bertrand et Robert Kernin
Editions Locus Solus

Algues des côtes bretonnes
*Jean-Pierre Nicolas et participation de Line Le Gal, du Muséum d’Histoire Naturelle
Editions Yoran Embanner

La photographie le passionne également et la nature reste son thème de prédilection, notamment pour une belle série « un p’tit monde givré » (travail numérique à base photographique) née un matin de décembre sur les bords du Scorff.

Loïc Tréhin est un artiste aux multiples talents et son ami Dominique Leconte résume en quelques mots ce qui anime depuis tant d’années l’artiste « Loïc Tréhin a fait de la nature son atelier ».

Les petits mots d'amis & collaborateurs

Graveur, peintre et illustrateur, Loïc Tréhin a fait de la nature son atelier. Qu’il manie la gouge, le pinceau ou le crayon, il n’a de cesse de saisir au plus près la vibration de l’onde, le mouvement de l’ombre, les variations de lumière. Ses estampes comme ses toiles sentent la mousse, le roseau, le sous-bois, ou le sable des dunes à marée basse, les algues, le sel marin. Elles sont olfactives autant que visuelles. Il y a donc du naturalisme dans son travail, mais il s’agit d’une nature passée au filtre d’un regard poétique forgé dès l’enfance. Loïc a grandi dans la campagne bretonne au milieu des bois ainsi que sur la côte morbihannaise : l’été, il vivait avec sa famille dans un vieux thônier échoué sur une plage ; rien de tel pour, déjà, faire ses délices du moindre tressaillement de fougère ou du plus fugace effet de lumière sur la grève.
Depuis, il n’a cessé d’entretenir avec la nature un lien sensible particulier, passant aujourd’hui une partie de son temps à cultiver plus de quarante espèces d’agrumes et autres plantes exotiques, à faire pousser bambous, camélias et arbres fruitiers, à pratiquer des greffes horticoles, en particulier de pommiers.
En Loïc Tréhin, se mêlent ainsi étroitement le peintre et l’horticulteur, le graveur, l’illustrateur et le botaniste, au point de fusionner. C’est en artiste que cet amoureux de la nature réalise ses boutures et ses greffes, c’est en jardinier inspiré qu’il peint ses toiles ou grave le linoléum. Et c’est presque «naturellement» que ce voyage au sein de la nature pratiqué depuis l’enfance l’a porté à réaliser, outre ses nombreuses peintures et gravures, des illustrations à la fois savantes et poétiques pour des ouvrages tels que Plantes des dunes bretonnes, Algues de côtes bretonnes, Tomber dans les pommes, Coup de bambou ou Mentawai, les sages de la forêt (comprenant des reproductions de gravures originales), ainsi que pour plusieurs séries de livres de contes.
Quels que soient le motif ou le support, tout l’art de Loïc Tréhin réside dans cette capacité – tenant à la fois du conteur et de l’alchimiste – à faire ressentir au spectateur de ses oeuvres le mélange unique, dans la nature, d’inextricable « fouillis » et d’harmonie – celle des matières, des textures, des tons froids ou chauds, des formes, des volumes, des lumières.

Dominique Leconte, ami de toujours et éditeur

Loïc Tréhin est le peintre de la vie. Laissez-vous peu à peu gagner par cet immense travail sur le mouvement. Il est ici question de l'incessant, de l'irréversible, du "jamais recommencé", sans halte ni repos dans l'accomplissement des beautés du monde, dans lequel enfin "je" est un autre regard. Et plutôt que de vouloir "saisir" sur le vif il s'agit de se laisser guider par lui, très sensoriellement, avec les yeux de l'âme.

Jean-Francis Evenou - Auteur

Loïc Tréhin : un merveilleux compagnon de route

Plus qu’un ami, Loïc Tréhin est depuis près de quarante années un incandescent et joyeux compagnon de route de qui je pérégrine avec un bonheur et un émerveillement qui ne se sont jamais démentis. Bonheur d’abord de l’avoir rencontré alors qu’il n’était qu’un tout jeune homme animé d’une fougue et d’une passion qui ne l’ont jamais quitté tout au long d’une carrière d’artiste protéiforme et exigeante. Il n’est pas toujours aisé, si l’on veut éviter la flagornerie, de louer un camarade de si longue date dont on a admiré le talent, l’originalité et la ténacité dès la naissance des premières œuvres. Bonheur ensuite de ne l’avoir jamais quitté, quand bien par moments nos pas eussent pris quelque chemin de traverse, au cours de toutes ces années où nous avons partagé nos envies, nos amours, nos dilections de la chanson, de la musique, de la poésie, de la peinture, de la photographie. Bonheur encore d’avoir pu collaborer avec lui au travers d’ouvrages qu’il a illustrés et qui ont été pour moi sur mon chemin de Saint-Jacques des escales indispensables dans une carrière d’écrivain. Bonheur toujours d’avoir encore et à jamais tant de projets à faire ensemble.

Et puis émerveillement devant la brillance de l’œil, la sûreté du geste, le cristallin du rire d’un artiste qui s’est ouvert au monde sans rien renier de ses origines, de sa source, de sa terre mère, de sa Bretagne, loin des clichés et du passéisme. Emerveillement de cette harmonie jamais déçue de convictions communes et partagées qui nous ont fait placer l’homme, l’ouvrier et le paysan que fut son père, le marin que fut le mien - ils se rencontrèrent sans doute à l’île de Groix aux sinistres temps de la guerre - au centre de nos préoccupations. Emerveillement de l’opiniâtreté d’un artiste qui a su ne jamais s’enferrer dans un style mais a toujours cherché l’alchimie fusionnelle en faisant du mélange des genres un genre bien à lui.

Je suis fier, heureux et comblé d’avoir été et d’être encore le complice d’un parcours artistique lumineux qui, malgré embûches, aléas, vicissitudes, galères, n’a jamais quitté le sillon tracé dans le granit d’un roc de chez nous. Cette complicité survit contre vents et marées à l’image de cette amitié que je voue à Loïc Tréhin et que je crois sincèrement partagée.

Lucien Gourong - Écrivain, conteur